Finalistes – Prix Picto de la Mode 2025 : Carla Rossi

Carla Rossi est une artiste franco-italienne entre Paris et Milan. Formée à Brera et à l’ECAL, elle explore l’impact du numérique sur nos identités et nos imaginaires, en mixant photo et manipulation d’image. Avec « Water Portraits », elle détourne le portrait classique : un visage immergé devient surface mouvante, altérée par la lumière et l’eau. Entre figuration et abstraction, la série interroge notre manière de voir — et d’être vus — à l’ère de l’image fluide.

Carla Rossi est une artiste basée entre Paris et Milan. Diplômée d’un Bachelor en Beaux-Arts de l’Académie de Brera à Milan et d’un Master en photographie à l’ECAL en Suisse, elle travaille principalement avec la photographie numérique, qu’elle manipule à l’aide de techniques visuelles inventives pour créer des images hybrides. Sa pratique artistique explore l’interaction entre le cybernétique et le physique, interrogeant l’émergence de nouvelles réalités et esthétiques dans un contexte de digitalisation omniprésente. Son travail examine comment la technologie façonne les identités en ligne et hors ligne, en soulignant l’influence des médias de masse et des réseaux sociaux sur les fantasmes et désirs des générations actuelles, leur permettant de concevoir pleinement leur existence numérique. Sa recherche propose une critique de l’appareil photographique, perçu comme une scène où se joue la performance de la beauté, et remet en question l’idée de cette dernière comme culte nourri par le regard de la caméra.

« Water Portraits » est une étude visuelle sur l’interaction entre la lumière, l’eau et un sujet. Développée à travers des séances répétées sous l’eau avec le même modèle, la série isole le visage comme un lieu de transformation, où la forme, la lumière et le liquide convergent. Bien que le modèle reste le même, son apparence change à chaque image, modifiée non par le geste, mais par les mécanismes de réfraction et d’écoulement. L’eau ne fonctionne pas comme un simple décor, mais comme un outil optique actif : une lentille instable qui courbe la lumière et fracture la forme. Chaque séance devient une expérience procédurale : le sujet est immergé, la caméra attend, et c’est le liquide lui-même — sa pression, sa turbulence, sa température — qui détermine un résultat visuel toujours différent. Les images obtenues sont des études en gros plan qui oscillent entre figuration et abstraction. Imprimée à l’échelle 1:1 et organisée chromatiquement du rouge au bleu, la série fait référence au spectre de la lumière visible, transformant le visage en une surface fluide et changeante, qui fonctionne moins comme un portrait que comme un diagramme de la perception dans des conditions variables.

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