Anna Katharina Scheidegger, lauréate 2025 de la résidence PICTO LAB / EXPÉRIMENTER L’IMAGE exposée au salon a ppr oc he

Anna Katharina Scheidegger, lauréate de la 5ème édition de la résidence PICTO LAB / EXPÉRIMENTER L’IMAGE, présentera à l’occasion du salon a ppr oc he, du 13 au 16 novembre prochain, son projet intitulé « Fragile warning lights », sur le plancton marin développé lors de sa résidence en collaboration avec les laboratoires et les ateliers de production PICTO.

 

 

« Le plancton marin est l’un des principaux supports de l’existence de notre propre espèce. Il constitue non seulement la base de la chaîne alimentaire marine, mais il capture aussi une part importante du dioxyde de carbone atmosphérique et émet de l’oxygène par photosynthèse. Ces micro-organismes ne représentent que 1 % de la masse végétale totale de la planète, mais produisent plus de la moitié de l’oxygène que nous respirons. Ce poumon de la planète est menacé. Depuis les années 1950, les populations de phytoplanctons ont diminué de 40 %.

FRAGILE WARNING LIGHTS est une recherche photographique sur les spécificités du phytoplancton doté de bioluminescence (notamment les Dinophytes, encore appelés Dinoflagellés). La bioluminescence est l’émission de lumière par des organismes vivants, résultant d’une réaction chimique qui convertit l’énergie chimique en lumière visible. L’émission de ces flashs lumineux est due à un accès de stress, généralement lié au remous des vagues.Pour la fabrication des images de FRAGILE WARNING LIGHTS, je pratique la photographie au sens étymologique du terme : j’écris avec la lumière.

© Anna Katharina Scheidegger . 2025 – Série De La Chambre Noire

« La technique du photogramme (l’un des procédés les plus directs de la photographie, perfectionné notamment par Man Ray) consiste à poser un objet sur une surface photosensible. Après l’exposition, l’objet reste visible sous la forme d’une trace lumineuse. En posant du plancton bioluminescent sur un plan-film, celui-ci est exposé uniquement par l’émission de lumière du plancton. L’instantané des flashs lumineux et l’agitation du plancton sont ainsi fixés dans une image qui, en enregistrant le mouvement, capte les dégradés et crée visuellement une profondeur.

Je souhaite approfondir ma recherche sur la création d’images avec du plancton bioluminescent, en l’élargissant à d’autres micro-organismes au-delà du Pyrocystis lunula, que j’ai utilisé pour les premières images, et tester l’importance de la température, liée à l’intensité des émissions lumineuses.

De plus, j’aimerais expérimenter avec des plans-films, ce qui permet d’agrandir les images. À travers cet agrandissement, la taille excessivement petite du plancton offre une autre lecture : les images se rapportent à l’infiniment grand.

Avec ce travail, il ne s’agit pourtant pas de documenter la catastrophe, mais de montrer la beauté de ces micro-organismes en déclin. L’interprétation de l’impact du réchauffement climatique sur le plancton se fait à travers la bioluminescence, émise sous l’effet du stress, comme une évidence. »

Le programme Picto Lab est rendu possible grâce à nos partenaires :

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