Lauréat Dotation du 19M – Prix Picto de la Mode 2023 : Soliou Ligali

 « Je m’appelle Soliou Ligali, j’ai 26 ans et je suis portraitiste. J’ai commencé la photographie en autodidacte à l’âge de 19 ans lors de mes études en hôtellerie restauration. Mon intérêt grandissant pour l’image m’a amené à m’orienter vers un cursus photographique en école d’art. Je suis actuellement fraîchement diplômée du Bachelor en photographie de l’école de Condé.

Mes références sont multiples mais au vu des séries que je présente ici, je citerais Martin Muckasi et Roy Decarava. Ayant grandi entre le Bénin et la France, je puise mon inspiration dans ma culture hybride. J’aspire ainsi à développer un langage visuel qui se nourrit de mon héritage Yoruba, de mon éducation artistique française et de la rencontre de mes pairs. Les thèmes centraux de mon travail personnel sont de l’ordre de la vie (le rapport aux autres et aux choses), de la mort (le rapport au deuil) et de l’intime. »

« Scènes de nuits »

« Scènes de nuit » est une série narrative et mise scène. Elle illustre un dialogue nocturne entre plusieurs personnages dans un environnement clos tel qu’un studio. À l’image des œuvres du peintre Edward Hopper, “Scènes de nuit” met en scène une liaison délicate. La phosphorescence des lumières rend plus prégnants des sentiments comme la peur, la méfiance et le décalage entre les deux identités mises en avant. Cela fait écho à des émotions que j’ai moi-même pu ressentir à mon arrivée en France et au cours de mon parcours académique.

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« Marronnage »

« Dans ma série intitulée “Marronnage”, j’interroge la notion de stéréotype en convoquant la photographie de mode, espace qui témoigne des changements sociologiques de son époque. J’ai cherché à faire écho aux rituels vaudous issus de mes souvenirs d’enfance au Bénin qui m’ont durablement marqué. Ces possessions de sorciers vêtus d’une accumulation de couches de vêtements étaient très impressionnantes, voire effrayantes pour le jeune enfant que j’étais. Les travaux du photographe béninois Bouraima Akodji, contemporain de Seydoux Keita, m’ont également inspiré. Le titre “Maronnage” est inspirée de nom donné a la fuite des esclave hors de la propriété de leurs maitres dans les territoire esclavagiste (Amérique, Antilles) avant l’abolition de l’esclavage. Le fugitif était appelé marron ou nègre marron, negmarron en référence à la couleur de sa peau. Je retiens ici de ce concept la référence historique à ces figures noires pionnières dans l’émancipation de ces peuples, mais surtout à la notion de déplacement qu’il convoque. Dans une recherche d’autodétermination, cette série illustre mes tentatives de quêtes identitaires. »

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