Finalistes – Prix Picto de la Mode 2025 : Clément Jerkuw

« Sài Gòn Đẹp Lắm » est une série photographique qui explore la scène underground de l’upcycling à Saigon, mêlant mode et documentaire. Clément Jurkew, captivé par la créativité de la nouvelle génération, documente comment cette jeunesse réinvente la production vestimentaire face à la fast fashion, en réutilisant des tissus locaux. La rue et ses imprévus deviennent le décor de ce projet où l’art et l’engagement se croisent. Formé à l’école des Gobelins, il combine une approche technique rigoureuse avec un regard documentaire, en explorant des sujets aussi divers que la mode, la nature morte et l’humain. Son travail est une rencontre entre la réalité et la poésie visuelle.

Né en 2000 dans le nord de Paris, Clément Jurkew, a grandi entre la ville, la campagne et la mer. Très tôt, il développe une sensibilité particulière à la vie et à la nature, cultivant une curiosité insatiable pour la manière dont les individus interagissent avec leur environnement. Cette fascination pour l’humain et son cadre de vie l’amène naturellement à adopter une approche presque anthropologique de l’image. Après quelques années d’études en école d’ingénieurs, il se réoriente vers la photographie et obtient son diplôme de l’école des Gobelins. Son parcours scientifique lui confère une approche technique rigoureuse de l’image, qu’il met au service de son esthétique visuelle. Aujourd’hui, il se spécialise principalement dans la photographie de mode et de nature morte, collaborant régulièrement avec des marques internationales souhaitant s’implanter à Paris. Bien qu’il se soit orienté vers ces domaines, son attrait pour le documentaire reste toujours présent. Ce mélange d’influences confère à son travail une dimension ancrée dans le réel, sublimée par une maîtrise précise et presque surréaliste de la lumière.

« Sài Gòn Đẹp Lắm » (« Saigon est belle ») fait résonner la beauté d’un cycle. C’est l’allégorie d’un terreau fertile à multiples échelles. Tombé profondément amoureux de Saigon (Ho Chi Minh Ville) il y a trois ans, Clément Jurkew a décidé d’y retourner plus longuement, seul, pour y mener un projet qui lui tient à cœur. Fasciné par l’ampleur des ambitions créatives de la nouvelle génération, il a voulu construire un travail autour d’eux.

Son projet est une étude photographique mêlant mode et documentaire, explorant la scène underground de l’upcycling à Saigon. Dans un pays massivement impacté par la production de fast fashion, il voulait comprendre comment la jeunesse s’empare de cette problématique pour créer autrement : en réutilisant des chutes de tissus ou en travaillant des étoffes locales et traditionnelles.

Son espoir était de collaborer avec ces “soft révolutionnaires” – des créatifs conscients des enjeux socio-environnementaux de leur époque, qui mettent leur art au service d’un mode de production plus responsable, en opposition aux monopoles de l’industrie du vêtement. Il a eu la chance de rencontrer des talents incroyables, tous évoluant dans cette même mouvance, où l’engagement et la créativité se répondent.

Mais il tenait aussi à conserver un regard de voyageur. Il était essentiel pour lui de ne pas s’éloigner de son statut d’étranger et de laisser transparaître la curiosité d’un routard un peu voyeur, fasciné par une culture qui n’est pas la sienne. Il a donc choisi d’intégrer ses sujets à la rue, ce flux infini d’inspiration et d’aléatoire – mais aussi à tout ce qu’il a compris du Sud-Vietnam jusqu’ici.

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