La septième édition du Prix de la Maison Ruinart vient d’être décernée à la photographe française Marine Lanier. Remis avec le soutien de la Picto Foundation, ce prix distingue un photographe émergent sélectionné au sein de la section « Émergence » de Paris Photo. À la suite de sa résidence en Champagne cet été, Marine Lanier a réalisé la série Alchimia, présentée pour la première fois lors de l’édition 2025 de Paris Photo, du 13 au 16 novembre au Grand Palais.

« Nous avons été particulièrement inspirés par l’importance de la craie en Champagne. Pour explorer la relation étroite entre le sous-sol et le paysage, entre la longue histoire géologique et la biodiversité d’aujourd’hui, nous donnons à voir par la photographie ce “Jardin de Craie”. » – Édouard Taufenbach et Bastien Pourtout
Dans sa série, intitulée Alchimia, Marine Lanier révèle un territoire inconnu composé d’éléments telluriques et célestes, l’infiniment petit côtoyant l’infiniment grand. Partie à la rencontre d’une région et d’un terroir dont elle ne connaissait rien, elle a, de rencontre en rencontre (un fauconnier, un apiculteur), et à partir de situations vécues sur le terrain (la visite de la Cave aux coquillages, une balade sur la Marne), collecté une série d’images, complétées par la suite avec des prises de vues en studio et des images d’archives afin d’écrire son récit.
« Je ne soupçonnais pas qu’en marge de ce paysage discipliné par les hommes, foisonnait aussi une nature libre et sauvage ».


L’humain y trouve aussi sa place : un fauconnier, à la barbe blanche, évocation fantomatique de John Muir, pionnier du mouvement écologiste moderne et, en écho, un homme plus jeune, au crâne rasé, le torse couvert d’une veste de fourrure, figurant un ermite, ou encore un chercheur parti gravir une montagne cachée. Ces images verticales, dorées, noires et grises, sont imprimées sur de l’aluminium brossé. Elles sont une invitation à déchiffrer les signes du vivant, les liens entre l’homme et les cycles immémoriaux qui le traversent.
Issue d‘une famille d‘horticulteurs et de marins, Marine Lanier étudie la géographie, les lettres et le cinéma, avant d’obtenir un diplôme de l‘École Nationale supérieure de la Photographie d’Arles. Représentée par la galerie Espace Jörg Brockmann (Suisse), elle expose son travail en France et à l‘étranger. Membre-artiste de la Casa de Velazquez de Madrid en 2024-2025, Marine Lanier fait actuellement partie du collectif Tendance Floue. Sa recherche est centrée autour des questions du vivant, de la structure clanique, du lien et de l‘appel de l‘aventure. Elle explore des lieux interlopes, inaccessibles, où le danger et le mystère planent. Une approche relevant de la fable documentaire ou encore du «réalisme magique». La question du récit et de la métamorphose sous-tend l‘ensemble de son travail, traduite dans une approche plastique sensorielle, immersive. Elle utilise souvent la lumière de l‘éclipse, les symboles, les monochromes, qui transportent vers un renversement des valeurs de ce monde. En 2016, une monographie de son travail est éditée par Poursuite (Arles) suivie en 2024, de deux nouvelles monographies publiées chez le même éditeur.
Informations pratiques
Marine Lanier, Prix de la Maison Ruinart 2025
Paris Photo – Grand Palais
Du 13 au 16 novembre 2025
https://www.parisphoto.com/fr-fr.html