Finalistes – Prix Picto de la Mode 2023 : Simon Diebold
Simon Diebold est photographe né à Strasbourg en 1991.
Après des études de Cinéma d’animation, il part travailler 4 ans à Londres dans les Studios Lucasfilm. En parallèle il développe son univers plastique autour de la peinture, la couture, la photographie et les courts métrages. Puis il retourne à Paris et s’y concentre à temps pleins.
Ses oeuvres sont texturées, déformées, et frôlent parfois l’abstraction. Influencé par plusieurs peintres, sculpteurs et plasticiens, son travail offre un regard pictural sur la photographie. Les compositions sont parfois bousculées, les corps transformés, pour faire naître des personnages imaginaires qui reflètent certains aspects de la nature humaine.
« Individualité »
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« Cette série parle de l’individualité. La caractéristique d’un être qui le rend tel qu’il ne puisse pas être confondu avec un autre être. Les modèles sont deux sœurs que j’ai pu photographier. Elles voyageaient ensemble de pays en pays et ont quitté leur pays d’origine seules. Je me suis laissé porter durant le shooting par l’atmosphère qui s’installait entre elles dans le studio. Leur relation était forte, symbiotique. Physiquement elles étaient semblables. Mais aussi proches soient-elles, elles restent uniques, et différentes.
Parfois en opposition, parfois siamoises, parfois seules, ou regardant dans la même direction. Cette série parle de l’indivi-dualité, de l’interaction qui existe entre deux êtres et met en lumière le caractère unique de chacun.
Des peintres, photographes et autres artistes ont inspiré l’esthétique de cette série. On y retrouve entre autre les cous gracieux de Modigliani, les contrastes fond-forme-flou de Georges Rouy, l’esthétique des sculptures africaines, les silhouettes découpées de peintre contemporains ou des peintures de la Renaissance. »
« Les Limbes »
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« Aillant grandit dans un environnement très religieux, la question de la vie après la mort avait une réponse incontestable pour moi: le Paradis et l’Enfer. C’est beaucoup plus tard que l’idée d’un état de l’au-delà »neutre » m’est apparu. Je le voyais clairement, un environnement où il n’y a ni jugement, ni bien, ni mal, ni bonheur ni malheur. Le noir et le blanc se côtoient, s’assemblent. La matière alterne entre ses états liquides, gazeux et solides, librement sans contraintes physiques.
Je me représentais également un personnage au milieu de cette atmosphère. Comme une reine emprisonnée dans ce monde d’après. Tantôt gracieuse, tantôt terrifiante, qui ère dans cet environnement laiteux.
Visuellement, j’ai travaillé sur des déformations fortes afin de donner une dimension surnaturelle à l’image. L’environnement est froid et flou, le blanc parait infini et les éléments de décors sont à peine identifiables. Comme si l’on apercevait l’au delà avec nos yeux aveugles d’êtres mortels.
Les images atteignent un niveau d’abstraction qui permet de se projeter dans un monde métaphysique et de stimuler l’imaginaire du spectateur.
La »reine des limbes » est habillée de vêtements noirs, de longues robes, gants, et tenues en laine transparente, dans le but de dessiner des silhouettes imposantes et mystérieuses.
C’est une vision personnelle, rêvée, d’un monde alternatif possible, parmi tant d’autres. »