Finalistes – Prix Picto de la Mode 2024 : Silvana Trevale
Silvana Trevale est née et a grandi à Caracas, au Venezuela. Son travail basé sur le portrait est une fusion entre le documentaire et la mode. Elle cherche à célébrer la beauté intrinsèque du corps humain, ses racines latino-américaines, sa féminité, sa jeunesse et les réalités des gens qui l’entourent. L’escalade de la crise dans son pays d’origine l’a motivée à produire la série Venezuelan Youth. Le projet a été présenté lors de l’exposition personnelle de Silvana à ThePrintSpace à Londres et au Photo Vogue Festival de Vogue Italia en 2020. De plus, Silvana a gagné en reconnaissance pour d’autres projets tels que « Comadres », « Cayetana » et d’autres exposés au PhotoVogue de Vogue Italia. Festival en 2012, 2022 et 2023. La photographe retourne au Venezuela chaque année depuis 2017 pour documenter la vie des femmes, des jeunes et des enfants dans un contexte de troubles économiques, sociaux et politiques. Son parcours académique, en vue d’obtenir une maîtrise, lui a permis d’approfondir ses racines familiales. Silvana a collaboré de loin avec sa grand-mère Rosa et sa mère Maria pour créer un hommage sincère aux mères latino-américaines. Elle est fière de rendre hommage à ses héroïnes personnelles, illustrées par des femmes formidables comme son arrière-grand-mère, Cayetana. La mission créative de Silvana est d’évoquer des souvenirs d’enfance, en invoquant la nostalgie de l’océan, du soleil et de la chaleur de son pays natal, le Venezuela, même si elle réside loin de ses côtes. Au cours des deux dernières années, son travail s’est concentré sur la célébration de la nature aux multiples facettes de son pays natal, un lieu où la beauté et le chaos cohabitent harmonieusement. Être témoin de la persistance des traditions dans des moments difficiles l’a poussée à les documenter, garantissant leur préservation pour la postérité, afin qu’elles ne soient jamais perdues ni oubliées.
« Eufonía »
« Plus tôt cette année, alors que j’étais à Chuao, une petite ville balnéaire de l’État d’Aragua au Venezuela, j’ai travaillé avec les pêcheuses locales. Au milieu de leurs tenues colorées et de leur préparation méticuleuse pour le travail de la journée, j’ai remarqué leur inquiétude sous-jacente car leurs moyens de subsistance dépendaient des prises du jour. Ces femmes, se parant de vêtements colorés, de maquillage et d’ongles manucurés, utilisent leur apparence comme une déclaration de pouvoir et d’individualité tout en travaillant en mer avec de lourds filets. Au cours des trois dernières années, mon voyage photographique au Venezuela a capturé la résilience et créativité au milieu de l’adversité. En collaboration avec la styliste et directrice créative Daniela Benaim, ce projet à long terme mélange l’art, la mode et le surréalisme pour offrir une perspective unique sur la complexité du Venezuela. Au départ, j’ai exploré la jeunesse en crise, mon objectif s’est ensuite porté sur la mise en valeur de la beauté durable et de la richesse culturelle au milieu de l’adversité. Préservant les traditions pour la postérité. Malgré des années de troubles, les traditions culturelles perdurent en tant que sources de résilience et de communauté dans six États. Des danses traditionnelles comme le Joropo au dévouement inébranlable des femmes transformatrices de cacao de Chuao, ce projet célèbre la force, la passion et la résilience culturelle du Venezuela face à des défis tels que l’inflation et l’injustice sociale. En hommage aux héroïnes du Venezuela, ce projet met en valeur leur esprit durable et leurs contributions à un avenir meilleur. Il met en valeur la profondeur et la beauté de la culture vénézuélienne, en mettant l’accent sur le dynamisme et la résilience face à l’adversité. »
Le défilement est automatique, mais vous pouvez utiliser les flèches pour naviguer entre les images. Cliquez sur l’image pour passer en mode plein écran.
Eufonía Continuation
« Dans le prolongement du projet, j’ai l’intention de revisiter le Venezuela pour documenter davantage la richesse et le patrimoine culturel de mon pays natal. Plus précisément, j’ai l’intention de collaborer avec un orchestre local situé sur l’île de Margarita. Soutenu par le groupe Artesano, une organisation reconnue par l’UNESCO, cet orchestre s’efforce de préserver et de cultiver des projets culturels qui risquent de se perdre au Venezuela. Ayant déjà travaillé avec cet orchestre composé de nombreux enfants et adolescents voués à perfectionner leurs compétences musicales, j’ai hâte de développer ma première série de photos en créant un film documentaire. Témoin de la passion et de l’espoir portés par ces jeunes musiciens, qui aspirent à faire de la musique un moyen d’obtenir de meilleures opportunités à l’étranger, je suis convaincu que leur histoire mérite une représentation cinématographique puissante. Grâce à un effort de collaboration entre notre équipe cinématographique et le talent musical de l’orchestre, je crois que nous pouvons créer un film captivant et percutant. »