Finalistes – Prix Picto de la Mode 2024 : Yama Ndiaye
Yama Ndiaye est une photographe franco-sénégalaise de 24 ans. Née à Paris, d’un père peintre et d’une mère plasticienne, elle a été plongée très jeune dans un univers coloré au sein duquel elle était spectatrice de la création. À travers une enfance au cœur de l’atelier de ses parents et son double héritage culturel entre Dakar et Toulouse, elle a ressenti le besoin d’exprimer son propre regard. Portée par une sensibilité accrue à la couleur et à la lumière, elle a développé un fort intérêt pour la création d’images photographiques et a suivi une formation de photographie à l’école des Gobelins, dont elle est sortie diplômée en 2023. Elle opte pour une esthétique poétique mêlant mise en scène, photographie de terrain, réappropriation d’images d’archives ou encore l’exploration de techniques mixtes de tirage et d’impression. Son travail se situe ainsi à la lisière de la photographie de mode et d’une proposition plasticienne. Elle se consacre notamment à des projets personnels à long terme, explorant principalement les thèmes des représentations diasporiques, de l’identité, de la famille ou encore de la mémoire. À travers l’exploration de son double héritage culturel, Yama Ndiaye crée des images intimes mettant en relation ses différents souvenirs et expériences, nous invitant à travers ces voyages introspectifs, à y lire chacune des interprétations multiples et universelles.
« NATAAL »
NATAAL : nom wolof signifiant « Image »
« J’ai 6 ans, je suis dans la cour de la maison familiale au Sénégal, je suis allongée sur le tapis tressé au sol à côté de ma grand-mère. Coupées des mots, nous ne parlons pas la même langue, mais je lis des histoires dans ses yeux. Partant de l’incapacité à m’exprimer pleinement avec des mots, j’ai ressenti un besoin profond d’explorer mon histoire culturelle et familiale à travers la création d’images. Le projet Nataal est une série introspective réalisée entre le Sénégal et la France, au sein de laquelle je crée des images intimes mettant en relation les différentes observations et sensations ressenties lors de mes moments passés au Sénégal. Souvenirs et imaginaire s’entremêlent, laissant place à des images aux multiples lectures. À la lisière de l’ordinaire et de l’étrange, les images proposées portent en elles une part d’ambiguïté. Hybrides et sensorielles, elles sont la retranscription visuelle de mon langage non-verbal. Mon intérêt pour la lumière, ma sensibilité accrue aux couleurs, aux vêtements et aux textures prennent la forme de syllabes, puis de mots et me permettent de créer un échange avec les personnes, les lieux et les détails que je photographie. Mêlant mise en scène, nature morte, réappropriation d’images d’archives et recherche plastique, cette série fait l’effet d’un véritable voyage introspectif et sensoriel, invitant à un dialogue visuel autour de la mémoire et de l’identité. »
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