Le Prix Photographie & Sciences 2022 décerné à Manon Lanjouère

À l’occasion du colloque organisé par la Résidence 1+2, le nom de la lauréate de la seconde édition du Prix Photographie & Sciences a été dévoilé. Il s’agit de la photographe Manon Lanjouère pour sa série « Les Particules, le conte humain d’une eau qui meurt ». La dotation de 7000 euros, permettra à la lauréate de poursuivre son cycle de recherches artistiques et plastiques à travers un regard poétique sur la pollution qui modifie nos océans. Une mention spéciale a également été décernée à Ezio D’Agostino pour son projet « Sun Dog ». Ce prix est initié par la Résidence 1+2 avec le soutien de l’ADAGP, le CNRS, la CASDEN, STIMULTANIA et PICTO FOUNDATION.

Ce prix annuel est destiné à tous les photographes professionnels de la scène française : créateur·rices français·es ou artistes travaillant et/ou résidant en France, quelle que soit leur nationalité développant une photographie d’auteur·e. Une dotation de 7000 euros permettra d’accompagner la photographe lauréate à finaliser une série photographique en cours de réalisation, qui associe la photographie et les sciences.

Manon Lanjouère, lauréate 2022
Les Particules, le conte humain d’une eau qui meurt

© Manon Lanjouère, Asterionellopsis glacialis, @adagp, Paris 2022.

Le Prix Photographie & Sciences permettra à Manon Lanjouère de poursuivre son cycle de recherches artistiques et plastiques nous proposant ainsi un regard poétique sur la pollution qui modifie intrinsèquement nos océans.

« Berceau de notre vie, l’océan se transforme doucement en tombeau de l’homme qui ne survivra pas sur une planète avec une eau qui meurt. Huit millions de tonnes de matières plastiques sont déversées dans l’océan chaque année, à ce rythme foudroyant, et sans réelle action de notre part, la quantité de plastique dans l’océan devrait tripler d’ici à 2050.
Les plastiques, qui se fragmentent en particules de plus en plus petites, forment alors des microplastiques qui constituent l’essentiel de la pollution plastique de l’océan. De part leurs très petites tailles, ces particules passent entre les mailles du filet et ne peuvent malheureusement pas être récupérées. Nous faisons face à un théâtre d’activité de la vie sous-marine étouffée par le plastique, nouvelle « végétation » de cauchemars.
Les particules se propose alors de rentrer dans la couche immobile des eaux, de lever le linceul sur les peuples invisibles, et de plonger le spectateur dans un abîme de réflexion. Avec l’image créatrice, j’offre une nouvelle forme au monde détruit de demain en en réinventant sa structure : les matériaux plastiques deviennent la nouvelle forme représentative des microbiomes et planctons. Par le jeu de la mimésis, je remplace le réel et anticipe un avenir par une image projective.

Cette espèce de prophétie apocalyptique montre un paysage sous marin sublimé, volontairement trop doux, trop artificiel, « nulle part la fraîche nature n’y respire » (G.Bachelard). Comme l’eau que l’on se projette au visage, Les particules souhaite réveiller cette énergie de voir, transformant le regard en une action claire et facile conduisant à une réelle prise de conscience. »
– Manon Lanjouère

Les finalistes 2022
Ezio d’Agostino – Sun Dog
Thierry Ardouin – La sixième extinction ou le Syndrome du pare-brise
Jeff Bonifacio – Mirou Mir
Clara Chichin – Il est alors possible de risquer le rêve
Sandrine Elberg – Les flocons de neige sont des lettres envoyées du ciel
Magali Lambert – Prédations
Marine Lanier – Le Jardin d’Hannibal. Chapitre II : le Sang des glaciers
Manon Lanjouère – Les Particules, le conte humain d’une eau qui meurt
David Munoz – Simulacre et Simulation
Maxime Riché – Espace sensible, insondable mémoire

La restitution de ce projet sera présentée à l’occasion d’une table ronde avec projection à l’ADAGP (Paris) et une exposition au printemps 2023 à Stimultania Pôle de photographie à Strasbourg.

Infos pratiques
https://www.1plus2.fr/prix-photo-sciences-2/

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