Les Rencontres d’Arles 2016

A l’occasion de la deuxième année de Sam Stourdzé en tant que directeur des Rencontres d’Arles, Picto Foundation a accompagné la production d’une partie des expositions d’une programmation éclectique.

Une 47ème édition des Rencontres d’Arles dédiée à Michel Tournier, avec de nouveaux lieux ouverts au public comme le Ground Control, l’ancien collège Mistral ou encore l’hôtel de Luppé.
Parmi les expositions soutenues, Beni Bichof, le Prix Découverte proposé par Stefano Stoll, « Phenomena » de Sara Galbiati, Peter Helles Eriksen et Tobias Selnæs Markussen, « La Méthode des Lieux » de Stéphanie Solinas ou encore « Après la guerre » d’Alexandre Guirkinger.

BENI BISCHOF

Beni Bischof est en lice pour recevoir le prix de la découverte cette année. Cinq personnalités reconnues du monde de l’art nomment tous les ans deux artistes chacun dont le travail a été récemment découvert ou mérite de l’être. Une exposition est ensuite produite pour tous les candidats, tandis que les professionnels votent pour désigner le lauréat lors de la semaine d’ouverture. Encouragé à continuer son travail, le gagnant profite d’une dotation de 25 000 euros.

Beni Bischof est présenté par Stefano Stoll, directeur du festival Images à Vevey en Suisse. Ses photographies sont inspirées des romans de gare, des magazines de mode, des publicités et du monde virtuel et visent à présenter une vision consternante de la société.

SARA GALBIATI, PETER HELLES ERIKSEN ET TOBIAS SELNÆS MARKUSSEN « PHENOMENA »

Sara Galbiati, Peter Helles Eriksen et Tobias Selnæs Markussen se penchent sur la nature du phénomène ovni. A-t-on affaire à une histoire commercialement rentable, à une illusion et à ses conséquences sociales, à un mythe religieux ou encore à un phénomène physique ? À travers un voyage en forme d’enquête dans les États du Nevada, du Nouveau-Mexique et de l’Arizona, les trois photographes, par cette exposition, tentent d’interpréter la quête éternelle de substance de l’homme moderne et sa terreur face à l’absence de sens en documentant cette religion alternative et en examinant le besoin de croyance des humains.

« Tear my bra »
La thématique Africa Pop met en valeur une Afrique décalée avec trois expositions présentées. Les photographes Iké Ude et Nicolas Henry participent tout deux à l’une d’elle, Tear my bra, qui compte 11 photographes supplémentaires. L’exposition collective s’intéresse au cinéma de Nollywood et son influence sur la photographie africaine contemporaine. Le terme Nollywood désigne de façon familière l’industrie cinématographique nigériane actuellement en plein essor. Produisant plus d’un millier de films chaque année, les films de Nollywood ont un énorme impact sur l’histoire du cinéma et la culture visuelle contemporaine africaine. Le public au augmentation constante prouve qu’il existe une vraie connexion et peut-être même une contribution à la mondialisation de l’esthétique. Le titre de cette exposition est un hommage aux titres traditionnels de Nollywood, la plupart du temps aussi dramatiques qu’irrémédiablement ambigus.

STÉPHANIE SOLINAS « LA MÉTHODE DES LIEUX »

Stéphanie Solinas présente la Méthode des Lieux, une exposition qui s’empare d’une matière austère : la halle dite « Lustucru », un bâtiment au passé complexe et à la destinée inconnue, riche de 110 d’histoires et redécouvert en 2006. À l’image de la « méthode des lieux », technique classique croisant architecture et mémorisation permettant d’aider le travail de mémoire, Stéphanie Solinas explore la mémoire comme un palais, où sont rangés les pensées, les images, les souvenirs. Du XIXe au XXIe siècle, de l’histoire individuelle à celle d’un territoire, de la colonisation à la mondialisation, au travers de l’histoire de cette halle, la photographe propose l’exercice d’un regard rétrospectif comme matière à penser le contemporain, à façonner le monde de demain.

ALEXANDRE GUIRKINGER « LIGNE MAGINOT »

Dans le cadre de la programmation Après la guerre, Alexandre Guirkinger présente Ligne Maginot, une exposition qui interroge notre rapport au paysage, à la frontière et à la limite. A l’image du terrier, objet de fantasme dont on ne connaît que la silhouette ou le seuil, la ligne Maginot avec les formes de ces bunkers répond à cette même dimension symbolique. À travers ses images, le photographe partage sa fascination pour cette extraordinaire relique d’une modernité déjà ancienne. « Les bunkers que j’ai choisis et photographiés sont ceux dont la forme, la situation ou la silhouette entraînent l’image vers autre chose que l’enregistrement matériel d’une frontière : une sorte de décor de science-fiction, une trace de land art, une architecture moderniste, un géoglyphe contemporain… » Alexandre Guirkinger

« Lady liberty »
La fabrique d’une icône est l’une des trois séries présentées dans le cadre de Singulier ! Etranges collections. L’exposition de Luce Lebart retrace les vingt années d’un projet démesuré et utopique qu’est la réalisation de la statue de la liberté. Ici, la photographie est aussi bien un outil de travail qu’un outil communicationnel. En assurant le suivi de la construction de cette statue emblématique, les photographes captent les plus grands enjeux politiques, sociaux, architecturaux et esthétiques de l’époque. L’emblème de l’Amérique qui deviendra symbole de liberté et de démocratie, est aussi l’un des monuments les plus photographiés au monde.

« Hara Kiri Photo »
La Grande Halle accueille jusqu’au 11 septembre Hara Kiri Photo. Présentant des photos originales retouchées, des tirages pour la photogravure, des cartes postales et objets promotionnels, l’exposition, très diversifiée, met à l’honneur la place remarquable de la photographie dans le journal « bête et méchant ». Souvent occultées par la révélation de trois générations de dessinateurs, les photos présentes dans le mensuel ont aussi fait son succès et sorties de leur environnement éditorial, elles évoquent un surréalisme quotidien, une poésie saugrenue proche de la performance, dans une société française en pleine mutation.

Fisheye Gallery
Autour du thème de la route, la première exposition présente le dernier travail de Théo Gosselin et Maud Chalard, Joey’s Road. L’exposition narre la ballade de 20 000 km de ses auteurs à travers l’Amérique.

La seconde exposition est consacrée aux espoirs de la photo. Le projet de Fisheye Gallery est de dévoiler trois fois par an 5 auteurs, qui présentent 5 images, chacune tirées en 5 exemplaires. Pour cette première édition sur le thème de la route, les travaux de cinq jeunes photographes contemporains, Julie Hascoët, Julien Lombardi, Julien Magre, Axel Morin et Brice Portolano, ont été retenus. Entre street photography et approche documentaire, ils nous invitent à l’exploration, à la déambulation et au mouvement.

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