Restitution du programme de mentorat Les Filles de la Photo

Dans le cadre de la manifestation PhotoSaintGermain, l’association Les Filles de la Photo présente au public la restitution du premier programme de mentorat. Un an durant, cinq femmes photographes ont été accompagnées par des marraines issues du monde de la photographie. Chaque projet a été réalisé dans le cadre de ce soutien sororal. Du 4 au 20 novembre, les cinq photographes – Anne-Lou Buzot, Amélie Chassary, Juliette-Andrea Elie, Camille Gharbi et Elsa Leydier – exposent à la Galerie des femmes, à Paris.

 

The Tilted Horizon Theory
Anne-Lou Buzot

The Tilted Horizon Theory est un projet inspiré des théories platistes (selon lesquelles la Terre serait plate). Il s’agit de questionner — non sans humour et dérision — le cadrage de l’image en tant que tel ainsi que la valeur de preuve attribuée aux photographies. L’ensemble commence comme une fable : en 2019, Anne-Lou Buzot trouve une boîte en carton dans la cave d’une maison de famille. À l’intérieur, des documents photographiques soigneusement consignés. La plupart appartiennent à une institution curieuse, La Nouvelle Société de l’Horizon incliné. La photographe ouvre alors une enquête photographique qui permet de retracer l’histoire de cette théorie incongrue et de ces images… renversantes.

Marraines
Raphaële Bertho, Maîtresse de conférences en Arts, Commissaire d’exposition
Emilia Genuardi, Fondatrice salon A PPR OC HE & Directrice A CCR OC HE / Contenus Culturels

Flore d’Automne, Impressions d’une nature sauvage
Amélie Chassary

Flore d’automne est comme un poème où la nature s’éveille chaque jour de l’automne. Amélie Chassary est allée arpenter les forêts de Bourgogne Franche Comté pour glaner les teintes de ces mois spectaculaires, où la nature passe de vie à trépas dans un drapé aux couleurs toujours changeantes. Branchages, champignons et baies sont saisis dans l’atelier à la faveur des lumières du jour, les pinceaux viennent ensuite chatouiller les feuilles des arbres. Du dehors à l’intime, de la photographie à la peinture, Amélie Chassary nous rappelle humblement la puissance enchanteresse de cette nature familière.

Marraines
Julie Champin, Coordination projets culturels – Achat d’art / Regard Suspendu
Clémentine de la Féronnière, Galeriste et éditrice, galerie Clémentine de la Féronnière / Maison CF

FIRE)(SCAPES
Juliette-Andréa Elie

La planète brûle de manière spectaculaire. Le bush et ceux qui peuplent les forêt du Victoria sont partis en fumée en 2019, et les images réalisée par Juliette-Andéa Elie en seulement trois ans auparavant sur ces territoires sont trop vite devenue les archives d’un monde disparu. Sans céder à la tentation de l’évocation nostalgique, la photographe s’empare de cet état de fait pour interroger plastiquement ce basculement tragique. Les images sont colonisées de données scientifiques, se dédoublent, se superposent pour évoquer l’imbrication et la fragilité de nos écosystèmes. Une véritable constellation d’objets photographiques singuliers qui tissent des chemins poétiques entre les catastrophes amorcées et la fertilité du vivant.

Marraines
Valérie Henry, Agent d’artistes
Caroline Stein, Responsable mécénat / Banque Neuflize OBC

Camille Gharbi
Les monstres n’existent pas

Ce travail photographique met en lumière des auteurs d’actes violents au sein du couple, qui sont engagés dans une démarche de réflexion de responsabilisation face aux actes qu’ils ont commis. À travers ces personnes, c’est notre société toute entière qui fait face à sa propre violence. Les conjoints violents ne sont pas des monstres vivant à la marge, mais des individus le plus souvent très bien intégrés au monde dans lequel ils vivent. Leurs actes, de part leur aspect systémique, nous parlent de notre monde, des brutalité, de son injustice. Cette série est le second volet d’un projet au long cours que Camille Gharbi consacre aux violences conjugales, initié avec “Preuves d’amour”. Les extraits de cette série ont été réalisés avec des détenus du centre pénitentiaire de Vivonne, dans la Vienne, au printemps 2021, grâce au soutien du SPIP86.

Marraines
Corinna Schack, Agent de photographes / PHOM
Véronique Prugnaud, Directrice éditoriale et développement / The Eyes et The Eyes +

Les Désobéissances
Les Désobéissances se présente sous la forme d’un écosystème photographique qui se déploie autour de l’idée de l’écoféminisme — pensée que l’oppression des femmes et l’oppression de la Nature trouvent leur source dans les mêmes causes, et que la libération de chacune d’entre elles ne peut fonctionner que sous la condition de la libération de l’autre en même temps, ainsi que de tous les autres types d’oppression qui régissent le monde. Un ensemble complexe de relations que la photographe tente de cartographier pour ensuite les mettre en lumière dans des installations. Un essai qui constitue une forme de terreau, riches de pistes qui prendront racines ou resteront à l’état de graine. Les Marques, l’un des premiers volets du travail, établit un parallèle entre le contrôle du Vivant par les géants semenciers et le contrôle du corps des femmes dans l’imagerie des médias et de la publicité.
Ici des semences libres (ou semences paysannes), interdites à la vente dans de nombreux pays car considérées comme « hétérogènes et imprévisibles», sont mises en relation avec ces peaux lisses de papier glacé. En poussant, la plante colonise ces visages qui retrouvent défauts, craquelures et rides, et enfin, la possibilité de l’aléatoire et de l’imprévu.

Marraines
Emmanuelle Kouchner, Éditrice, fondatrice de La Compagnie culturelle
Séverine Morel, Acheteuse d’art, Directrice Image et Curatrice

Informations pratiques
Les Expérimentales #1
Du 4 au 20 novembre 2021
Espace des Femmes
35, rue Jacob
75006 Paris
http://www.lesfillesdelaphoto.com/portfolio/lementorat/

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